mercredi 9 septembre 2015

- DUB TRIO + THE BIG ROYAL KUNAMAKA ORCHESTRA le 9 avril 2008 au Nouveau Casino – Paris

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La vie est parfois bien faite: voilà qu'après avoir réalisé les chroniques des derniers albums respectifs de DUB TRIO et TBRKO (pour faire court), je suis convié à leur date commune à Paris sous le fallacieux prétexte d'en réaliser un report (un GRAND merci à Manu au passage).


Ouverture des portes à 19h30, arrivée à 20h moins 5 petites minutes : tout juste le temps de prendre une bière au son de la reprise de « Roll Right » de RATM, et les bougnats de KUNAMAKA (re pour faire court) prennent possession de la scène. Premier soulagement, les costumes excentriques sont restés dans la camionnette, ceci s'expliquant probablement par le fait qu'il n'en existe point, l'accoutrement moyen se limitant à une chemise sombre et à un brassard aux armoiries du groupe. Sobre mais provocateur, quoique le quintet n'œuvre définitivement pas dans ce registre, mais plutôt dans un second degré morbido-comique de bon aloi. Par contre Lord Gomez, vocaliste dont le talent fut par la suite mille fois confirmé ce soir, l'annonce : Guy La Mouche, diptère humanoïde sorti tout droit de chez Cronenberg, est présent et prêt à offrir un petit bout de lui-même, « de son corps »… diantre !!! On reconnaît immédiatement le style caractéristique de la voix off en charge des remerciements sur les plages 12 et 14 de « Tales From The Dead », et on se prend à rêver que leur prestation soit à l'avenant de cet excellent disque.




Le groupe envoie dans la foulée, et le rêve devient réalité : le son est très bon comme de coutume au Nouveau Casino, et Lord Gomez se montre impérial, la terminologie prenant tout son sens lorsqu'on connaît la qualité de sa prestation sur disque. La section rythmique est solide et assure une grande partie du spectacle, que ce soit par le biais du remuant bassiste (dans le rôle du bébé-dauphin sur « Save The Dolphins »), ou du batteur-hurleur assurant par exemple les chœurs blackisants de « Monolithic Woman ». Le guitariste, gaucher de son état, reste très concentré sur son instrument, menant un duel permanent avec un claviériste (et violoncelliste à ses heures) en tenue monacale. Le groupe interprète ce soir la quasi intégralité de « Tales From The Dead », à l'exception de « I'm Fine » et de « Shot With His Own Gun », leur excellente reprise cachée d'Elvis Costello, Lord Gomez se fendant régulièrement d'un petit laïus d'introduction (morceaux choisis : « C'est l'histoire d'un homme qui déterre sa femme pour lui faire l'amour », ou encore « C'est l'histoire d'un restaurant qui sert de la chair humaine », « On n'aime pas les dauphins, et vous ? »). Comme promis, Guy La Mouche vient égayer certains titres, et on notera d'ailleurs sa prestation Travoltesque sur « Demon Club 666 »… et le sacrifice tant attendu d'un de ses testicules à un public quelque peu intimidé.


La prestation du B R KUNAMAKA O s'achève au bout d'une bonne heure sur un « inédit », à savoir une reprise du « Jack's Lament » de Danny Elfman (tiré de la BO de The Nightmare Before Christmas, aka L'Etrange Noël De Monsieur Jack), confirmant définitivement l'esprit Tim Burtonesque qui anime une formation finalement aussi efficace sur scène que sur disque.




Les Américains de DUB TRIO installent leur imposant matériel et entament leur set avec l'excellent « Bay vs. Leonard ». Le son est TRES fort, et les nombreux effets équipant la formation sont évidemment fortement mis à contribution : nuées de pédales pour le guitariste et le bassiste, pads électroniques pour le batteur… le moins qu'on puisse dire est que les ambiances développées sont riches. Peut-être même trop riches, le trio se perdant régulièrement dans des séquences d'improvisation à grands renforts de bidouillages divers et variés, faisant certainement ressortir par là cette facette dub quelque peu passée sous silence sur « Another Sound Is Dying ». L'essentiel de ce dernier opus sera d'ailleurs joué ce soir, pour ne pas dire réinterprété, tant les morceaux se retrouvent transfigurés par les agréments sonores qui leur sont adjoints, à tel point qu'on se perd nous aussi un peu tout au long du set. Ni pose, ni costumes, même si on ne manquera pas de remarquer le t-shirt « loup hurlant à la pleine lune » du guitariste. La performance de DUB TRIO durera une heure et quart, plus un rappel introduit par un sample du « South Of Heaven » de Slayer, avant que le batteur, barbe et crâne rasé agrémenté d'un bandeau de tennisman, remercie le public.

Une très bonne soirée donc, sous influence « Mike Patton », et qui aura sans aucun doute ravi ses aficionados.


Merci à Gilles pour les photos.

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